11 de ago. de 2007

Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom


Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom


Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom


Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom


Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom


Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom


Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom


Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom


Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom


Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom


Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom


Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunis
J'écris ton nom


Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom


Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ces oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom


Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom


Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom


Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom


Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom


Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom


Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom


Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer


Liberté


***

O poema que fez o semestre valer a pena: Liberté: 1942. Paul Eluard largué ce poème par les avions de la RAF en milliers de tracts sur la France occupée.

Clique aqui e ouça Paul Eluard lendo o poema, em gravação feita entre os anos de 1942 e 1952, data de morte do poeta.

Paul Eluard fez tudo valer a pena.

4 comentários:

Myriam Kazue disse...

Lindo. Emocionante.

Obrigada, Fe, por partilhar da beleza desse poema, da emoção que transparece na voz do poeta e que acaba nos contagiando.

É por isso que a poesia é uma das mais diretas formas de expressão: nos atinge instantânea e inevitavelmente. E pra sempre.

Myriam Kazue disse...

... E só deixando um link aqui, com a tradução do poema, feita por Bandeira e Drummond:

http://www.algumapoesia.com.br/drummond/drummond23.htm

Felipe disse...

I'm so sorry, but I can't understand this poem. It's impossible to read in French. I think that you put this poem only for "cream de la cream".

Thank you Myriam! You put a link for the rest read.

See yopu later!!

Babi disse...

Ich verstehe kein Frankesich!!!!

Na onda do Philip...